Construire une terrasse

La terrasse permet de passer sans coupure de la vie de la maison à la vie du jardin.
C’est une salle de séjour en plein air qui prolonge la salle de séjour intérieure si vous l’avez conçue dans une même harmonie: harmonie architecturale, harmonie du revêtement, harmonie du décor.
Construire une terrase

Le choix de l’emplacement de sa terrasse
En fait, c’est la topographie du terrain qui vous impose de choisir un type de terrasse de préférence à un autre.
Sur un terrain en pente. La terrasse surélevée vous permettra non seulement d’avoir une vue pittoresque sur le jardin, mais encore vous évitera un fastidieux et pénible travail de nivellement. Dans ce cas, ne la surélevez pas, trop par rapport à l’ensemble du jardin. De la terrasse, vous devez englober tout le jardin, mais seulement le jardin. Même si votre propriété est très vaste, et que ses limites se confondent avec l’horizon, n’exagérez pas sa hauteur: une terrasse n’est pas une tour, et il est bien rare qu’un immense terrain présente sur toute sa surface le même intérêt.
Soignez la dénivellation de bordure. Pour une petite pente (moins de 30 %), vous pouvez utiliser le gazon. Entre 30 et 50 % les arbustes ou la rocaille.
Au-dessus de 50 %, rattrapez cette pente par un muret fleuri qui pourra en même temps servir de passe-pieds, ou bien construisez un escalier de quelques marches. Un escalier de trois marches, par exemple, vous permettra de franchir une hauteur de 50 cm, alors que pour atteindre le même niveau, un talus aurait au moins deux mètres de long. Un escalier, en outre, est un élément décoratif .
Mais que vous choisissiez l’escalier d’angle ou l’escalier droit, faites des marches larges et basses, douces aux pieds comme à la vue.


Sur un terrain plat.
La terrasse de plain-pied n’est pas inutile, pour établir une heureuse liaison entre la maison et le jardin. Pour qu’elle ne paraisse pas trop artificielle, il suffit d’éviter les grandes surfaces dallées, unies et froides. Faites mordre le gazon sur la pierre, ou vice versa, en utilisant des contours en opus incertain et en aménageant dans le dallage des (4 poches de terre» dans lesquelles des plantations parfaitement serties pourront être mises en valeur. Ou bien prolongez la terrasse par un miroir d’eau qui lui donnera, par son reflet, de la profondeur.

Si le terrain est surélevé par rapport à la maison. Si vous ne voulez pas niveler le jardin, vous pouvez construire une terrasse en contrebas. Dans ce cas, le décor devra être particulièrement soigné : dallage en céramique colorée, coin d’eau avec plantes aquatiques, pas japonais courant dans un gazon parfait, vieux puits romantique, fausse fenêtre ouverte dans le mur de clôture donnant sur la campagne.
Cette terrasse-patio, c’est déjà un jardin miniature et vous devez apporter tout votre soin à lui donner à la fois une grande variété et une certaine richesse de coloris.


La construction
Les problèmes posés par la construction des terrasses dépendent de la déclivité du terrain:
– si la pente est supérieure à 30 %, mieux vaut abandonner l’idée de faire vous-même cette construction. Vous risqueriez de désagréables surprises. Adressez-vous à un entrepreneur qualifié;
– si la déclivité est négligeable (20 à 30 %) et que vous soyez déjà un bon maçon, vous pouvez construire vous-même votre terrasse, sans prendre de gros risques. Veillez seulement avec beaucoup de soin au mur de soutien;
– pour une terrasse de plain-pied, pas de problème de ce genre. Mais soignez la préparation du sol sur lequel seront posées les dalles, surtout si la terrasse doit être de dimensions importantes.
Les fondations. Les travaux de nivellement et les fondations doivent être faits en automne, afin de laisser le sol se tasser durant l’hiver (deux hivers si vous êtes patient, ou si votre terrain est argileux). Vous trouverez page 346 des informations concernant la préparation du sous-sol. Cette préparation est d’une importance capitale.
Sur 10 cm au moins le sol doit être parfaitement stable : pour cela, ne marchandez ni les apports de pierre ou de mâchefer ni les roulages et les damages. Enfin un lit de béton de 5 à 6 cm d’épaisseur, recouvert de sable gras, consolidera encore l’ensemble du terrain avant le revêtement en évitant les infiltrations d’eau de ruissellement.


Les revêtements
Le dallage d’une terrasse nécessite le même soin que s’il s’agissait d’une pièce de votre maison. C’est peut-être l’élément décoratif le plus important de votre jardin. Les matériaux de revêtement sont nombreux.
L’ardoise.
C’est une roche sédimentaire à grain fin, constituée de quartz et de silicate d’alumine. Sa couleur gris bleuté donne à une terrasse un aspect élégant et discret. Elle convient aux belles demeures classiques, mais ne dépare pas une rustique maison de pierre. Sa couleur change avec le temps et les heures de la journée : elle devient rose.
Ses caractéristiques: sa résistance est extraordinaire. Elle résiste à l’usure, aux chocs, aux rayures (les traces de talons disparaissent au lavage), à la lumière, à l’air marin, à la chaleur, au gel, aux champignons, aux agents acides et alcalins;
– elle est antidérapante grâce à son léger relief;
– son entretien est des plus faciles. Un simple lavage à l’eau pure ou savonneuse lui rend son aspect naturel. En cas de taches, il est possible même d’utiliser la potasse.
– elle est facile à travailler puisqu’on peut la refendre, la retailler, la scier, la percer et que ces opérations peuvent être faites par un amateur pourvu d’un outillage simple.

La pose de l’ardoise en terrasse:
veillez au sens de la pose. Si vos dalles en ardoise sont taillées, la face vue devra être la plus grande. Si elles sont sciées, placez la face la plus belle en surface. Avant la pose, détachez toutes les particules de schiste « effeuillé » qui se trouvent en sous-face;
– si vous utilisez un mortier de pose, veillez à ce qu’il ne soit pas trop « mouillé », car l’ardoise, absolument imperméable, n’absorbe pas l’humidité;
– asseyez bien vos dalles à l’aide d’une massette, car la sous-face rugueuse doit inscrire son empreinte dans le mortier de pose;
– quel que soit le type d’ardoise choisi (voir ci-dessous) le jointoiement est indispensable. En cas d’utilisation de dalles taillées, faites bien pénétrer le mortier en profondeur et sous les aspérités de la dalle.
– il est très important de nettoyer les carreaux et les dalles en cours de pose et pendant la confection des joints. Aucune tache de mortier ne doit faire prise sur l’ardoise, car le mortier s’accroche très fortement sur les rugosités du schiste. Aussi, dès que vos dalles sont en place sur une surface de 1 à 2 m², nettoyez-les avec une éponge mouillée. Passez ensuite sur le sol, sans lever la main, une éponge essorée et très propre;
– le travail une fois terminé, s’il reste des taches de ciment, frottez-les, soit avec un produit de nettoyage spécial « lavardoise », soit avec un peu d’acide chlorydrique. N’utilisez jamais ni outil de fer ni toile émeri.

Ses différents aspects.
L’ardoise est vendue sous toutes les formes et dans toutes les dimensions:

L’opus incertum désigne de grandes dalles brutes de clivage de formes variées, présentant de 3 à 6 côtés. Il faut en prévoir de 4 à 7 par M2 s’il s’agit de grandes dalles, de 13 à 18 s’il s’agit de petites.
L’opus romain est également fait de dalles brutes, de clivage et de dimensions variés, mais de forme sensiblement rectangulaire ou carrée. Il en faut 8 à 15 par m2.

Les ardeaux sont de grandes dalles rectangulaires. Leur longueur varie entre 40 et 120 cm, leur largeur entre 30 et 60 cm, et leur épaisseur entre 15 et 25 mm.

La dalardoise: on appelle ainsi une petite dalle de dimensions standard (20 X 10 ou 10 X 10) dont l’aspect est légèrement rugueux. Elle permet des appareillages très variés.


Les pierres.
C’est par excellence le matériau des terrasses. Quelle que soit la région que vous habitez et le style de votre maison, vous êtes certain de ne pas vous tromper en la choisissant. Les variétés de pierre sont si nombreuses que vous en trouverez sans aucun doute une qui vous plaira.
Si vous recherchez la solidité, vous aurez le choix entre les pierres suivantes :
valorite : pierre extra-dure, très résistante à l’usure, antidérapante, peu salissante, facile à nettoyer;
villefort, comblanchien, marbres: pierres très dures,
vabreuil crème, rouillenay gris ou rosé, vaurion jaune, beaumont clair : pierres dures.

Si vous habitez une région froide, choisissez une pierre très résistante au gel:
pouillenay rose, briantville ramagé, beinmont crème, valore beige.
Si vous voulez éviter la monotonie, mêlez deux pierres
de couleurs différentes. Par exemple :
– musancy beige et bleu chanteuil;
– musancy capucine rouge et jaune.
– comblanchien beige et musancy gris.
– blanc chanteuil et bleu chanteuil.
– musancy gris et musancy rose.
– blanc chanteuil et rose Saint-Georges.
– valore fleuri et bleu chanteuil.
-valore beige et valorise verte.

Vous pouvez, en outre, jouer avec l’appareillage : lignes alternées, bandes de largeur différente, bouchons foncés sur fond clair, tapis central avec bordure de couleur, opus incertum réalisé en plusieurs tons.

A savoir:
dans un dallage en opus incertum, ne jamais mélanger des pierres de dureté différentes.
Si votre budget est limité, renoncez aux dallages compliqués: dalles rondes ou triangulaires, coins coupés avec bouchons foncés, et tenez-vous-en aux dalles carrées.
– choisissez la pierre naturelle en dalles de 0,30 m X 0,20 m X 0,02 m ou en dalles de formes diverses pour opus incertum.
Pour un style moins rustique, utilisez les dalles de dimensions classiques (0,30 m X 0,30 m X 0,02 m); ce sont les plus avantageuses.

Pour une très grande terrasse, disposez quatre dalles 0,30 m X 0,30 m puis quatre autres d’un ton différent, pour donner l’impression de carrés plus grands.

Dallage en terre cuite.
On l’utilise pour les terrasses, en dallage ou en carrelage.
Par carrelage, on entend plus particulièrement les éléments de céramique dont l’épaisseur est comprise entre 5 et 15 mm. Dans les dallages sont compris les grands carreaux de forte épaisseur et surtout les briques.
Ses caractéristiques: la fragilité de ce revêtement n’est qu’apparente. En fait, les terrasses recouvertes de terre cuite résistent remarquablement bien aux agents atmosphériques.
Toutefois les briques très cuites et vernissées sont plus solides que les briques classiques séchées à l’air. En outre, elles sont beaucoup plus décoratives, à la fois par leurs couleurs et par leurs formes: m2).
Mauresque (0,15 m X 0,14 m = 86 au
Trèfle (0,14 m X 0,21 m = 60 au m2, ou 0,115 m X 0,155 m= 97 au m’).
Fleur de lys (0,12 m X 0,18 m 75 au m2).
Écaille (0,10 m X 0,9 m 180 au m2, ou 0,125 m X 0,185 m = 64 au m2).
Hexagonale (0,17 m X 0,145 m = 40 au m2).

Son utilisation:
Matériau noble, la terre cuite s’accorde à tous les styles de maison :
– pour une maison classique, dalles rose foncé ou jaune clair rosé.
– pour une fermette rustique, briques plates de Bourgogne allant du rouge foncé au brun flammé, ou dalles en opus romain, jaune pain brûlé ou tête-de-nègre;
– pour la terrasse d’une maison de style : bouchonnez des plaques légèrement nuancées par de petits carreaux blancs à décor typique bleu foncé.
– pour une maison provençale: tommettes flammées à coup de feu marqué, ou grandes navettes larges à surface légèrement bombée, rose foncé ou grès flammé.

La pose de dalles en terre cuite:
il faut au préalable mettre les carreaux à tremper quelque temps dans un récipient d’eau propre; la durée du trempage, variable suivant le degré de cuisson du carreau, est indiquée par le fabricant.
Les carreaux sont ensuite mis à sécher doucement.

Cette opération ne doit avoir lieu ni au soleil ni dans les courants d’air.
Préparer ensuite un mortier de pose, dosé de 200 à 3 50 kg de ciment pour 1 m’ de sable (ne jamais employer de sable à lapin ou de sable argileux mais seulement du sable de rivière tamisé).

– Si vos carreaux sont de petites dimensions, faites la pose directement sur le support bien nettoyé, en veillant à ce que l’adhérence soit parfaite. Le mortier doit refluer partiellement dans les joints, afin de bien séparer les carreaux les uns des autres.

– Si vos carreaux sont de grandes dimensions, vous devez toujours recouvrir le support d’un lit de sable sec, d’environ 2 cm d’épaisseur, soigneusement nivelé.
Les dalles sont ensuite scellées. avec le mortier de pose sur toute la surface, à l’aide d’un manche de marteau.
Le coulage des joints se fera dès la pose des carreaux, avant même que le mortier de pose n’ait terminé sa prise. Veillez à ne pas desceller les carreaux fraîchement posés.

Les coulis sont en général :
– pour les carreaux de grandes dimensions : un mortier composé d’un volume de ciment pour un volume de sable très fin, passé au tamis de 0,08;

Pour les briques : un mortier de ciment dosé à raison de 500 kg de ciment pour 1 m² de sable tamisé.
Après coulage des joints, les carreaux seront nettoyés soit avec de la sciure de bois blanc, soit avec du sable fin très sec.
Au cas où des taches ou fleurettes de ciment réapparaîtraient sur le revêtement, frottez-les avec un chiffon propre humecté avec une solution d’un volume d’esprit-de-sel pour un volume d’eau, ou bien avec un produit spécial (Decabrick ou Cleanbrick).