Elagage et nettoyage du jardin

L'élagage des arbustes

Élagage et nettoyage du jardin: Certaines branches mortes peuvent être dangereuses, certains rameaux bouchent les fenêtres… Il faut élaguer, et ce travail doit être confié à un spécialiste.
L'élagage des arbustes
L’élagage des grands arbres

C’est un triste travail d’hiver, hélas nécessaire. En France, il est vrai, l’élagage des arbres prend des proportions trop exagérées et donne parfois des résultats consternants. Le Français joint d’ailleurs la manie de la hache à celle du des silhouettes mutilées et des branches réduites à l’état de moignons, il vaut mieux employer des arbres qui ne nécessitent aucune intervention de ce genre. Mais si on possède déjà un platane ou un marron-nier au milieu de sa pelouse, il faut bien de temps en temps songer à alléger la masse de l’arbre. Certaines branches mortes peuvent être dangereuses, certains rameaux bouchent les fenêtres… Il faut élaguer, et ce travail doit être confié à un spécialiste : un bûcheron élagueur. Les municipalités en emploient généralement à l’année, et on peut louer les services de l’élagueur au Service des parcs et jardins, ou s’adresser à des entreprises de jardinage.

Il ne faut pas confondre élagage et abattage. L’abattage a également lieu en janvier : on attaque l’arbre à la base, et la plante est tout entière abattue. Auparavant, il faut élaguer, de façon à prévenir les chutes, souvent très dangereuses.

Après l’élagage et l’abattage, vient l’essouchage: comme le nom l’indique, il s’agit d’enlever la souche. Opération coûteuse, qui nécessite des treuils, des chaînes et des bras. Il est toutefois plus simple de faire araser la souche jusqu’à 30 cm au-dessous du sol, et de mettre du terreau et du gazon dessus. Pour prévenir tout surgissement intempestif de rejets et de pousses, on répand de l’alcool ou du pétrole sur la partie de la souche située à 30 cm de profondeur, et on met le feu. Ensuite, on recouvre de sable et de terreau.

L’enlèvement du bois mort et du gui

On repère très facilement les branches mortes et les boules de gui. Pour se débarrasser de ce dernier, il faut un crochet d’élagueur, sorte de faucille courte, très creuse, placée au bout d’une longue perche. Le gui nuit beaucoup aux arbres, et il faut le détruire sans pitié.

Le nettoyage de la mousse et des lichens

Ces parasites sont très dangereux pour les arbres à floraison printanière, comme les prunus, les cerisiers et les pêchers, et il faut s’en débarrasser au moyen de produits chimiques et de brosses métalliques.

Les arbres des bosquets (pins, bouleaux, etc.) ne souffrent guère, eux, de leur présence; tous ces gris givrés et ces verts soyeux tendent plutôt à les embellir. Il faut surtout nettoyer les petits arbres décoratifs; les mousses tuent souvent les conifères nains, les arbustes balsamiques — lavandes et romarins ainsi que les vieilles plantes grimpantes comme la glycine et l’aristoloche. Sur le littoral de l’Ouest, de la Somme à la Loire, le nettoyage des mousses et des lichens est assez difficile; dans les Asturies, en Irlande et dans les vallées des montagnes pluvieuses, il est impossible.

Les bordures basses

Ce sont les bordures des massifs et des plantes assimilées, disposées en taches à l’avant des plates-bandes : les plantes de rocaille, à feuillage persistant (thlaspis, ibéris) comme l’alysse, l’aubriétia, l’hélianthème, la germandrée, la lavande, les véroniques naines à feuillage persistant, le buis à bordure, le fusain nain (Evonymus pulchella), la céraiste, la sauge officinale et les œillets mignardises.

Il ne s’agit pas ici d’une taille, mais d’un simple nettoyage. On supprime les tiges jaunies, meurtries et pourrissantes, on ôte le couvert des plants, et tout ce que l’été et l’automne précédents ont amassé : feuilles mortes, brindilles, débris divers…

Il ne faut pas diminuer la hauteur ou la masse des plantes, mais régulariser leurs contours au sol, supprimer les parties excentriques qui traînent en arrière ou en avant, vers les autres plantes. Ces soins ne sont nullement prématurés; ils favorisent les futures floraisons, et donnent aux plates-bandes un aspect plus sain pendant la belle saison.

Le semis en pleine terre

On peut semer certaines plantes annuelles en pleine terre. L’avantage de ces semis précoces est de faire pousser très vite la végétation et d’avancer les floraisons. Pour ce semis, il faut choisir un jour assez doux et clément, en prenant garde que le sol soit entièrement dégelé. On sème à 5 cm de pro¬fondeur dans un lit de sable; la graine doit avoir sous elle 1 cm de sable environ. Si la terre est légère, inutile de mettre du sable

Les espèces à semer en pleine terre et en place

Il y a d’abord les pavots (les vivaces, les annuels, les coquelicots et les pavots d’Islande). La floraison a lieu de mai à début juillet selon les régions.

Les pieds-d’alouette sont également recommandés; il existe des variétés très améliorées, mais les plus beaux restent les blanc-rose, les violet-améthyste et les mauves. Les tons rose et framboise ne sont pas très réussis; il faut les mélanger avec du blanc et les éloigner des violets. En France, on vend malheureusement toutes ces variétés en graines pêle-mêle, ce qui fait qu’il est seulement possible de faire une sélection après la floraison. Il serait plus simple de vendre les graines soit triées par couleurs, soit mélangées.

Les pois de senteur

On les vend souvent en coloris séparés. La floraison des pois de senteur est éphémère. Il faut échelonner les semis de février à avril si l’on veut en avoir tout l’été.
Les hybrides modernes ont de très belles couleurs, mais n’ont pas de parfum. Les roses, les rouges et toute la gamme du parme au violet sont absolument remarquables.

Il faut les semer le long de sillons, en espaçant chaque poquet, dans lequel on place trois ou quatre graines, de 30 cm environ. Quand la tige a atteint 50 cm, on l’effeuille, on l’enterre le long du sillon sur 30 cm et on laisse à l’air les derniers 20 cm non effeuillés, en les ramant sur un tuteur. Il faut constamment les plumer, c’est-à-dire supprimer les fleurs écloses; les pois de senteur sont essentiellement des fleurs à couper, qui donnent de très jolis bouquets plats. Dans le Midi, il existe une variété vivace, très commune, qui est rose cyclamen clair ou incarnat.

Si l’on veut une floraison plus abondante, il faut supprimer toutes les vrilles et ramer les tiges avec du raphia.
En haut : avant de planter le rosier, supprimer les racines meurtries ou trop fines. En bas : pour nettoyer les châssis, laisser faire le soleil, il désinfecte très bien.

L’éclaircissage des semis de printemps

Il s’agit des semis faits sous châssis au mois de janvier, les semis des bisannuelles de printemps, qu’il faut mettre en place en mars, de pensées et de myosotis. Il ne faut garder que les plantes les plus vigoureuses et obtenir entre elles un écart moyen de 5 à 8 cm. Si on doit dédoubler deux plants très beaux, on peut replanter le plan extrait; après ce repiquage, il sera vigoureux.

La plantation des arbustes caducs

Il y a tout d’abord les rosiers, qui ne forment pas, comme on croit parfois, une catégorie à part. Les arbustes caducs doivent en principe être plantés en novembre, mais il arrive souvent, pour différentes raisons (manque de temps, conditions atmosphériques défavorables), que l’on ne puisse pas effectuer ce travail en novembre.

D’ailleurs, certains arbustes caducs, trop fragiles, doivent obligatoirement être plantés fin février, en particulier tous les arbustes originaires des régions méditerranéennes ou subtropicales, comme les lagerstroemias de l’Inde, la mauve d’Hyères (Lavaiera olbia roses), les rosiers hybrides de thé et les rosiers thé de Chine, les rosiers de File Bourbon, les althéas de Syrie (Hibiscus syriacus), les caryoptéris, les pérowskias, les hydrangeas (et parmi eux les hortensias) et les vitex (gattiliers). Ce sont des plantes qui réclament un climat assez clément et une exposi¬tion bien abritée.

L’élagage des racines

Les arbustes caducs, à l’exception des lagerstroemias et des vitex, sont généralement livrés à racines nues. Il faut bien les examiner, et réparer les racines qui ont souffert de l’arrachage et du voyage; elles sont souvent mâchurées, brisées, tordues ou éclatées. On les supprime en taillant net au sécateur au-dessus de la zone malade. Cela ne doit naturellement pas être étendu aux racines saines.

Le pralinage des racines

Si le sol est très lourd, ou très sablonneux, il faut, pour assurer une reprise plus rapide, praliner les racines. On met de la terre fine dans une cuvette, on verse de l’eau jusqu’à ce qu’on obtienne, en agitant avec un bâton, une bouillie de la consistance du chocolat fondu épais. Il est inutile de rajouter du fumier.

Le pralinage consiste à tremper l’ensemble des racines dans cette préparation, puis à installer normalement la plante dans son trou. Avant de mettre en terre les plantes ainsi traitées, on attend que cette carapace de boue sèche, au moins superficiellement. Les rosiers apprécient beaucoup le pralinage.

Le nettoyage des châssis

Il faut nettoyer à fond les châssis que l’on utilise dès le mois suivant pour le semis des annuelles fragiles. Les châssis n’ont plus l’importance qu’ils avaient au début du siècle, quand on adorait les bégonias et les espèces molles et qu’on prônait une sorte de mosaïculture en pots tout à fait délirante. D’un extrême, on est passé à l’autre.

L’Angleterre, les États-Unis et le Japon ont brutalement rejeté les châssis. Pourtant, dans un jardin de 1 500 m2, 5 à 6 m2 de châssis sont très utiles pour abriter et faire éclore précocement les semis de printemps. Il faut laver les coffres, les vitres, vérifier la peinture, le mastic et l’état du bois (si les coffres sont en bois). Les châssis sont parfois maçonnés, et rien n’est plus laid que les murets situés au ras du sol; il faut les peindre en vert .