Travaux de jardinage en Octobre

La préparation des plantations de novembre, est l’occupation de jardinage la plus sérieuse, la plus astreignante du mois d’octobre. Il faut préparer les trous et les garnir des terres qui conviennent car tous les bulbes aiment un sol très meuble.

La fumure de fond

On dépose au fond des trous de plantation une couche de fumure à effet progressif,
faite d’os, de poudre d’os, de limaille de fer, de vieux cuir et de cornaille, sur une épaisseur de 5 cm.
On peut jeter au fond du trou des débris de cuir provenant de vieilles chaussures ou de vieux sacs, mais, dans ce cas, il faut nécessairement les découper en carrés de 10 cm, pour éviter la formation de poches d’air et une putréfaction trop lente.
Les os peuvent être déposés tels quels; la poudre d’os doit être mélangée à un volume égal de terreau. Employée seule, elle serait mal assimilée et pourrait même constituer un obstacle pour les racines. Même chose pour la limaille de fer, qu’on mélange à du terreau dans la proportion de trois volumes pour un.
Quant à la cornaille, elle a le même taux d’excipient que la poudre d’os; il faut la mélanger à un volume égal de terre avant de la déposer au fond du trou.

La fumure organique

On ne doit l’utiliser que pour les végétaux à feuilles caduques; elle risque d’être nocive aux conifères et aux végétaux à feuilles persistantes.
On dépose un lit de fumier de 10 à 15 cm d’épaisseur en dessus de la fumure à effet différé, on étale et on recouvre immédiate¬ment de 20 cm de terre fine. Pour provoquer un tassement (ou plombage) général, et l’infiltration dans les couches profondes du sol, il faut arroser abondamment.

Le problème de la terre

Les nouvelles plantes, qu’elles soient déposées en motte ou avec leurs racines nues, doivent rencontrer une terre fine, meuble et fertile, que leurs racines encore tendres puissent traverser sans difficulté et qui puisse elle-même adhérer aux racines.
Il faut donc pratiquer certains amendements, destinés à améliorer la nature du sol, dans le but d’obtenir un mélange meuble et fin.
Les argiles, les sols marneux et les terres fortes doivent être coupés de sable et de terreau sableux; les mottes doivent être brisées par des binages successifs.
Quant aux sols sableux, on les alourdit avec de la tourbe; c’est le procédé le plus commode, car il est impossible d’utiliser les fumiers organiques dans la partie supérieure des trous : les racines ne doivent pas entrer en contact avec eux.
On comble ensuite les fosses avec une terre de jardin classique, limoneuse, légère et riche en humus.

Les fumiers reconstitués

Le vrai fumier se fait très rare, a cause de la disparition des bêtes de somme et de trait et des multiples problèmes que pose son transport. C’est pourquoi on trouve de plus en plus de fumiers desséchés et pulvérisés.
Ces fumiers enrichissent certes le sol, mais n’offrent plus l’aspect d’amendement qu’ils avaient en tant qu’engrais naturel. Il faut les brasser avec la terre du trou, en observant le taux d’application indiqué sur l’emballage.
Il en est de même pour les engrais de fond. Il vaut mieux éviter de les employer avec les résineux et les plantes de terre de bruyère, qui ne les tolèrent pas. Seul le sang sec moulu leur convient; on le mélange à la terre environnante. Quand le terrain est léger, la paroi des trous risque de s’écrouler; on comble immédiatement et on cale la plante en enlevant quelques pelletées de terre et de fumier.
Quand le terrain est lourd, les parois tiennent généralement bon, et il vaut mieux laisser le trou à l’air pour préparer tranquillement à côté le comblement en tas.
L’aération des trous de plantation est d’ailleurs moins importante qu’on ne le pré¬tend généralement. Dans la terre, qui forme un milieu très homogène, les conditions naturelles se rétablissent de toute façon, avec ou sans aération.

La tonte du gazon

Ce sont les dernières tontes de l’année. Les gelées blanches vont bientôt arrêter la croissance de l’herbe. Pour passer l’hiver dans les meilleurs conditions, la pelouse doit être tondue à 5 cm de hauteur et soigneuse¬ment balayée.

L’arrêt de l’arrosage

On arrose une dernière fois et on s’arrête; sinon on risque de transformer le jardin en cloaque. Dans le Midi, cela dépend évidemment du temps; l’évaporation persiste, quoique très atténuée. S’il ne pleut pas pendant cinq ou six jours, il faut arroser les massifs, les gazons et les plantes en vase, même en plein hiver.

La surveillance des boutures et des semis

Il faut simplement éclaircir au besoin. Dans le Sud et l’Ouest, on met en place les boutures et les marcottes de l’été.