Tailles du mois de Février

En février Il faut tailler les arbustes qui fleurissent vers le mois de juin. Nous examinerons ici brièvement quelques plantes qui concernent plus particulièrement le type de jardin que nous connaissons dans les régions froides.

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Il faut tailler les arbustes qui fleurissent tardivement vers le mois de juin. Mais il y a quelques exceptions. Nous examinerons ici brièvement quelques plantes qui concernent plus particulièrement le type de jardin que nous préconisons.

Les hydrangéas

On doit tailler tous les hydrangéas, excepté Hydrangea hortensia, communément appelé hortensia. L’hortensia n’est taillé qu’après sa période de floraison qui survient, selon les régions, entre juillet et septembre.

Les autres hydrangéas (paniculata, aspera, sargentiana, villosa, quercifolia, arborescens) doivent être légèrement raccourcis : des trois derniers yeux des rameaux les plus jeunes. Il ne faut pas toucher aux Hydrangeas scandens et H. schizophragma, deux espèces sarmenteuses grimpantes qui poussent toutes seules. Il serait d’ailleurs difficile d’effectuer autre chose qu’un simple nettoyage en épaisseur.

Les amateurs qui déplorent, en partie avec raison, la banalité des hortensias devraient se pencher de plus près sur les autres hydrangéas, et s’intéresser en particulier à H. paniculata et à H. sargentiana, qui sont des plantes superbes. Présentées contre un mur couvert de Hydrangea scandens, de schizophragma et de desmodium, elles sont d’une beauté surprenante.
Une plate-bande d’hydrangéas, bordée de funkias, de bergenias, d’ancolies et d’azalées naines, forme une des plus belles compositions que l’on puisse obtenir dans une cour ombreuse.

Les caryoptéris

Ce sont des arbustes à feuillage caduc qui fleurissent en été et donnent des fleurs bleu-lavande. Ils aiment les climats tempérés (il ne faut donc pas les planter dans le Nord et l’Est), le plein soleil et les sols secs.

On doit tailler et rabattre la touffe, et ne laisser qu’un fagotin de 20 cm de hauteur.

Les potentilles arbustives

Elles s’acclimatent partout, et poussent aussi bien en Hollande qu’à Avignon. Elles ont été beaucoup perfectionnées. On propose actuellement plusieurs teintes de jaune : le jaune d’or, le jaune citron, le jaune soufré.

Les buddléias

Les buddléias sont très vigoureux, mais craignent les vents glacés du Nord et de l’Est. Dans ces régions, il est préférable de les cultiver au pied d’un mur situé au sud et exposé au vent d’ouest.

La taille des buddléias est importante; il faut rabattre l’ensemble de la charpente à 60 cm du sol, ce qui rend la floraison plus abondante et le port plus compact.
Une boule de branches se développe alors très vite, dont chacune porte, à son extrémité, de longs épis parfumés qui se succèdent tout l’été quand on nettoie régulièrement les épis fanés.

Malgré leur vigueur, il faut arroser les buddléias, sinon, après la période de sécheresse, leurs feuilles pendent lamentablement le long des branches et leur floraison se trouve considérablement appauvrie.

Les céanothes

On les appelle également des lilas de Cali forme. Certaines variétés sont bleues, d’autres roses. Les premières sont plus résistantes. Le ceanothe est un arbuste très sensible au froid. Il faut le cultiver seulement dans les régions atlantiques ou méridionales, en le palissant de préférence contre un mur ensoleillé. On raccourcit les jeunes rameaux, en leur ôtant quatre ou cinq yeux.

Les elscholtzias

Ce ne sont pas des plantes très belles; elles fleurissent tardivement, en septembre, et forment une masse d’épis blancs ou lilas.
Les elscholtzias peuvent constituer dans un jardin un fond coloré et précieux. Ils aiment une terre fraîche, et un ombrage léger. On les rabat généralement à 30 cm.

Les amorphas

Les amorphas sont destinés essentiellement à dissimuler les glacis les plus laids et les plus ingrats. ‘En été, ils donnent des fleurs bleu indigo, qui ressemblent à celles du pois de senteur. On les rabat à 20 cm, afin qu’ils forment de longues tiges isolées, qui portent pendant la belle saison de splendides inflorescences.

L’ENTRETIEN DES PETITS ARBRES A FLEURS

Il ne s’agit pas tant de tailler l’arbre que de modifier son aspect général, afin d’éviter l’enchevêtrement des rameaux et des branches de la charpente. Pour cela, on supprime les branches situées au centre de l’arbre, de manière à avoir un gobelet aux parois four¬nies et au centre dégagé. L’arbre est ainsi plus beau, moins sensible aux maladies et aux intempéries, et ressemble davantage à un arbre fruitier, auquel il s’apparente déjà par son origine et son nom : cerisier à fleurs, prunier à fleurs (Prunus), pommier à fleurs (Malus), pêcher à fleurs (Persica). Les fleurs sont plus belles, plus grosses et plus abondantes.

Toutes ces espèces, qui ont des floraisons magnifiques, mais un port et un feuillage assez quelconques, se fondent désormais plus facilement à l’ensemble du jardin, et ne risquent plus de le déparer. Elles ne prennent d’ailleurs pas pour autant un aspect artificiel et emprunté.

Pendant la taille, il faut éviter de toucher aux rameaux et aux ramilles des branches périphériques de la charpente, car ce sont elles qui fleurissent le plus abondamment.

Tous les petits arbres à fleurs en principe doivent être ainsi taillés et remodelés : les aubépines à fleurs (Crataegus florepleno), les arbres de Judée (Cercis siliquastrum), les sumacs (Rhus typhina laciniata)… Les aubépines et les arbres de Judée profitent beaucoup de cette taille, qui est plus difficile à effectuer sur le sumac, à la charpente tourmentée et irrégulière.

Le koelreuteria de Chine et l’albizzia (acacia de Constantinople) ne doivent pas être taillés; il faut les laisser se développer librement. On peut tout au plus étêter l’albizzia, ce qui accuse fortement son port tabulaire.

LA RÉGULARISATION DES MASSES DE FEUILLES PERSISTANTES

Ce dernier point concerne plus particulièrement les jardinières de l’Ouest et du Sud.

En France, on a tendance à laisser à lui-même Magnolia grandiflora. C’est une erreur. Excepté M. exoniensis, qui prend la forme d’une pyramide, tous les magnolias prennent avec l’âge un port assez lâche, qui ne convient guère à leur feuillage ample, vernissé et somptueux. Ce défaut esthétique s’accompagne d’un grave inconvénient d’ordre pratique : le bois des magnolias à feuillage persistant est très cassant.

Une grosse branche, qui pend en dehors de la masse de l’arbre, est évidemment exposée aux ouragans et aux tempêtes. Les Italiens, plus sages, taillent les magnolias en grands dômes arrondis et aplatis, ou en pain de sucre.

Les magnolias à moindre développement, comme M. nanetensis florepleno, à fleurs doubles, peuvent être taillés en boule, ce qui leur donne l’allure d’un énorme oranger.


Le chêne vert

Cet arbre est aujourd’hui bien délaissé Pourtant, il s’agit d’une espèce très classique, qui possède de grandes qualités et croît aussi rapidement que n’importe quel arbre feuillu persistant. Il peut prendre une allure très moderne si on le taille et l’élague convenablement, et peut même figurer dans un répertoire topiaire. Quand on le laisse à l’état naturel, il devient un grand arbre assez épais, comportant des masses étagées qui ménagent des vides entre elles.

On peut le tailler comme les magnolias persistants, en dôme, en boule ou en pain de sucre. Plantés en ligne (avec 1,20 à 1,50 ni d’écartement), ils forment un rideau de végétation plus efficace et plus beau qu’une charmille. Ce rideau peut atteindre plus de 5 de hauteur et avoir un volume baroque ou moderne, soit en formant des étages séparés par des vides, soit en accentuant les masses arrondies déjetées les unes par rapport aux autres.

Le chêne vert pousse du Cotentin à Irun, jusqu’à cinquante kilomètres à l’intérieur des terres, et dans tout le Languedoc et l’Aquitaine. Il prospère tout particulière¬ment dans les régions méditerranéennes, et s’acclimate également dans les villes : à Rome, certaines plantations de chênes verts sont installées dans les quartiers les plus encombrés de la ville.