Comment planter un arbre fruitier

Comment planter un arbre fruitier

Certains ont la chance de posséder un jardin. Qui n’a pas eu envie un jour ou l’autre de planter un arbre fruitier ? Mais pour avoir de belles récoltes il faut soigner, tailler et traiter plusieurs fois dans l’année. Le sol lui aussi demande quelques soins.

La plantation d’arbre fruitier

Il est nécessaire, dans la mesure du possible, de creuser le trou (1mx1m sur 60 cm de profondeur) destiné à recevoir l’arbre, plusieurs semaines avant la plantation. Lors de la réalisation de celui-ci, la couche de terre superficielle sera réservée et remise dans le trou après avoir déposé un engrais de fond (1). Le point de greffe ne doit pas être enterré. Vous pouvez vous aider d’un bâton posé en travers du trou. Il est ensuite indispensable d’arroser copieusement même s’il pleut. La plantation s’effectue en hiver.

 a) En motte ou conditionné.

On dit de l’arbre qu’il est en motte lorsque, lors de la déplantation, le motte de terre autour des racines est maintenue à l’aide d’un petit filet appelé ” tontine “. Cela facilite la reprise de ces arbres qui sont déjà âgés de plusieurs années. L’arbre est ensuite déposé dans le trou sans enlever la motte. La tontine est retirée. Vous pouvez disposer autour des racines, un tuyau de drainage dont l’extrémité enterrée aura été bouchée et l’autre sortira à la surface du sol pour faciliter l’arrosage.

  b) A racines nues.

Pour les arbres à racines nues, l’extrémité des racines aura été coupée pour stimuler leur démarrage ; Les branches sont rabattues de moitié. L’arbre sera ensuite fixé à un tuteur enfoncé au préalable dans le trou.

arbres à racines nues

La taille de formation

La taille de formation est nécessaire et a pour but de répartir la végétation de manière équilibrée. Les formes palissées sont les plus répandues car très pratiques dans les petits jardins.
La ” conduite ” de taille dépend de la plantation de l’arbre. Si celui-ci est destiné à être palissé contre un mur, une taille en palmette sera nécessaire. Si au contraire vous souhaitez conserver l’aspect naturel de l’arbre, on parle alors de ” plein vent “(2).

 a) Taille en gobelet

Lorsque 3 à 4 branches se sont développées, celles-ci sont taillées à 25-30 cm de leur départ. Les branches serviront de base à la ” charpente ” (3) de l’arbre.
L’année suivante, les branches qui poussent vers l’intérieur sont supprimées. Sur les branches conservées l’année précédente, des branches poussant vers l’extérieur sont conservées. Les années suivantes, les branches qui tendent à modifier la structure de l’arbre ou bien s’entremêlent sont supprimées. Ce type de taille permet à l’air et à la lumière de bien circuler au centre de l’arbre accroissant ainsi la qualité des fruits. Elle facilite également les traitements et la récolte.
La taille de formation

b) Exemple de taille palissée : Palmette (4) en U simple.

Cette formation permet de cultiver l’arbre dans un petit jardin sans l’encombrer. Mais attention elle demande un entretien régulier.
L’arbre, jeune, est taillé à 20 cm de hauteur. Conservez deux rameaux se développant vers l’extérieur. Ceux-ci seront palissés sur deux supports distants de 30 cm pour les poiriers et pommiers et 50 cm pour les pêchers et abricotiers.

A partir de la palmette en U simple, il est possible d’établir une palmette verrier. Pour ce faire, une troisième branche prolonge le tronc et est taillée à 30 cm. Alors deux branches naissent et sont à leur tour taillées à 30 cm puis palissées sur un support.

Autres exemples de taille

Entretien de l’arbre

Une fois la récolte terminée, le sol est labouré jusqu’à l’aplomb des branches. La terre est débarrassée des mauvaises herbes. Il est possible, lors de ce laboure, de faire un apport d’engrais complet (5). L’engrais doit être répandu sur le sol et uniquement à l’aplomb des branches car c’est uniquement à cet endroit que se situe le zone d’absorption des racines.

b) Hiver.
L’écorce des arbres est un véritable abri pour les parasites, larves, œufs ou champignons. Pour s’en débarrasser, les traitements d’hiver à base d’huile blanche sont nécessaires. Ces produits sont vendus sous l’appellation ” traitement d’hiver “. La bouillie bordelaise fait également partie des produits à appliquer en période de repos sur les arbres fruitiers. Appliquée en février, elle agira en complément de l’application d’un traitement d’hiver à l’automne. Il est conseillé d’effectuer deux pulvérisations d’un produit type ” traitement d’hiver ” et une de bouillie bordelaise durant cette période de repos. Ces traitements ne doivent pas être effectués par temps de pluie ou de gel. Durant le reste de l’année, des traitements peuvent être effectués pour lutter contre les insectes et maladies. Ces traitements peuvent être chimiques ou bio (pièges à phéromone ou ensachage des fruits pour lutter contre le carpocapse). Aucun insecticide ne doit être appliqué pendant la floraison qui risquerait d’être préjudiciable aux abeilles.
Si le tronc montre des traces de mousses ou de lichens, il faut brosser celui-ci. Cet entretien terminé, l’arbre devrait démarrer sa végétation dans de bonnes conditions.

c) Taille.

Quelle soit de formation ou fruitière, la taille s’effectue presque toujours en hiver sauf pour les arbres à noyaux, car les “yeux ” (6) sont plus visibles en fin d’hiver.
Pendant la période de repos la taille est possible. Elle consiste à supprimer les branches mortes, celles qui s’entrecroisent (en conservant les plus vigoureuses) et les bois abîmés. Elle permet également d’apporter de la lumière au centre de l’arbre afin d’assurer une mise à fruit homogène. Pour cela, supprimer les branches dirigées vers l’intérieur. Il faut également ” rabattre ” (7) les branches en supprimant leur extrémité. La sève sera ainsi répartie dans les branches latérales en stimulant leur développement. La taille doit être systématiquement effectuée au-dessus d’un bourgeon tourné vers l’extérieur.

d) Éclaircissage.

Il arrive que certains arbres trop faibles produisent plus de fruits qu’ils ne peuvent en nourrir. Il est donc conseillé de procéder à un éclaircissage en supprimant une partie des fruits. Si l’arbre est beaucoup chargé, cet éclaircissage s’effectue en deux fois. Ce travail se pratique au mois de juin après que la chute naturelle de certains fruits se soit produite.

c) Récolte des fruits.

La récolte des fruits s’effectue à partir du mois de septembre et doit se terminer avant les premières gelées. Si les fruits sont humides il faut les laisser sécher quelques heures avant de les mettre dans le local destiné à leur conservation.

Quelques maladies et insectes des arbres fruitiers

Symptômes
Parasites
Traitements
Les feuilles jaunissent fortement et tombent.
L’arbre ne produit pas et peut périr.
Chlorose
Anti chlorose
Les fruits présentent des tâches brunes et apparaissent
des pustules grisâtres disposées en cercle
Monilia
Maladie des arbres fruitiers.
En juin, une chenille de 1 à 1,5 cm rend les
fruits véreux
Carpocapse
Insecticide liquide Insecticide systémique des
arbres fruitiers
Les feuilles et les poussent présentent un feutrage
blanc farineux
Oïdium
Maladie des arbres fruitiers Maladie des fruits
fleurs et légumes

Glossaire.

  • 1  On parle aussi d’engrais chimique ou d’engrais de synthèse.
  •  2  Arbre qui se développe sans aucun appui, à l’inverse, des formes palissées.
  •  3  Ensemble des branches charpentières de l’arbre. Branche principale de fort diamètre qui constitue avec le tronc quand il existe le “squelette” de l’arbre. Ces sur ces charpentières que naissent les ramifications porteuses de fleurs ou de fruits.
  • 4  Forme d’arbre fruitier palissée sur une armature dont les branches se développent dans un même plan. Les jardiniers parlent également de forme plate.
  •  5  Contient l’ensemble des aliments nécessaire au végétal en quantités équilibrées. Il est mélangé à la terre de plantation.
  •  6  les jardiniers désignent ainsi des jeunes bourgeons bien formés, mais encore fermés. Ils se distinguent facilement sur la tige au printemps car ils sont gorgés de sève, prêts à éclore. On peut remplacer ce terme par l’appellation ” bourgeon bien formé “.
  •  7  Couper très court l’ensemble des tiges d’une plante à quelques centimètres du sol ou un peu plus afin de stimuler la production de nouvelles branches jeunes, de ” rajeunir ” une plante.