voici quelques conseils pour dérouiller les métaux ferreux : La rouille gangrène implacablement les métaux ferreux, allant jusqu’à trouer les pièces les plus minces. Des plus simples aux plus radicales, des solutions existent qui stoppent au même suppriment définitivement la corrosion, quel que soit son ampleur.
Le processus de la rouille
La rouille est le résultat de l’oxydation de tous les métaux ferreux (fer, l’acier, etc.) mis en contact permanent ou temporaire avec l’eau. Il se produit une modification de la nature chimique du métal, mais aussi de son intégrité physique. Il devient friable, jusqu’à se transformer en poussière. Dès que l’attaque a débuté, la rouille s’étend rapidement, et parvient à ronger les parties attenantes, même si l’humidité est réduite. D’où l’utilité de ne pas s’attacher au seul traitement des causes, mais également à l’éradication de la rouille.
Les cas à risques
Nos régions tempérées humides sont particulièrement propices à la formation de rouille, phénomène qu’accentuent encore la pollution de l’atmosphère, le brouillard salin (en bord de mer), les sels de déneigement (pour les véhicules), etc.
D’autre part, certains produits de finition trop hermétiques (peintures, vernis, etc.), s’ils ne sont pas précédés d’une couche de protection spécifique, créent à la surface du métal une sorte de microclimat favorable à l’oxydation en retenant l’humilité. Enfin, les parties ouvragées d’une pièce métallique (coupes, ponçages, perçages, pliures, chocs, points de chauffe ou de soudure, etc.) sont toujours beaucoup plus sensibles aux attaques de la rouille, étant affaiblies ou étirées. Nombreux sont aujourd’hui les équipements métalliques.
Automobiles, clôtures, volets et persiennes, remorques, bicyclettes, brouettes, mobilier de jardin, outils, charpentes modernes etc., en somme, tous les éléments extérieurs ou intérieurs soumis à l’humidité, même légère (sans oublier les ressorts de matelas, oeillets d’alèses ou de rideaux, lames de ciseaux ou de couteaux, vis et pointes dans le plâtre ou le bois, etc.). Lutter contre la rouille avec les moyens mécaniques Ils relèvent de deux types d’outillage : les brosses et les abrasifs.
Les brosses
Plus ou moins agressives selon la nature, le diamètre et la rigidité des poils, ces brosses permettent le dégrossissage du travail, et l’accès aux recoins difficiles. Leur rôle consiste à supprimer les cloques, les parties décollées ou friables.
Les brosses sont montées sur un manche ou une poignée, pour les usages manuels, ou sur l’axe d’une perceuse ou d’une meuleuse.
Les abrasifs
Fort efficaces pour le dégrossissage des surfaces planes pas oxydées, ils sont également utiles pour la finition. Ils existent dans une gamme de grains et de dureté très large. En feuilles, en disques ou en bandes, ils s’emploient à main levée, à la cale à poncer pour les surfaces planes ou à la ponceuse, qu’elle soit orbitale, vibrante, à bande, etc. Lutter contre la rouille avec les produits chimiques
Les produits de lutte contre la rouille son comparables aux produits pour bois, puisque, dans les deux domaines, il faut différencier les produits curatifs, les produits préventifs (protecteurs) et les produits isolants.
Les produits curatifs
Les destructeurs de rouille
Les plus radicaux sont évidemment les destructeurs (également appelés produit de phosphatation) lesquels, comme leur nom l’indique, suppriment littéralement la rouille de la surface traitée. Acides (ils sont essentiellement composés d’acide phosphorique), ils s’attaquent à la matière même, forment un composé isolant sans épaisseur, et parviennent à s’infiltrer profondément par capillarité, étant par nature assez liquide : un avantage certain sur les tout premiers points de rouille et sur les traces fines qu’il n’est pas nécessaire de brosser.
En revanche, sur les cloques épaisses, les attaques performantes, la rouille friable, un brossage soigné visant à supprimer toutes les particules détachables est indispensable avant l’application au pinceau du destructeur. S’ils n’imposent pas toujours de rinçage, ils sont impérativement suivis d’une couche de protection, ne disposant pas en règle générale de vertus protectrices. Noter également que leur tempérament actif suppose pour l’utilisateur l’emploi de gants imperméables et la ventilation du local dans lequelle il travaille.Les neutralisants (ou neutralisateurs)
Contenant des résines à polymérisation anaérobie (hors du contact de l’air), les neutralisants, présentés en aérosols ou en bidons, sont conçus pour pénétrer profondément la rouille au sein de laquelle ils durcissent, empêchant définitivement la pénétration de l’humidité et sa propagation vers le métal sain. Leur action n’est pas de combattre la rouille en elle-même, mais de bloquer sa progression. Ils sont particulièrement utiles sur la rouille épaisse grâce à leur qualité de pénétration. Applicables à la brosse ou au pistolet pour les grandes surfaces, ils peuvent, pour les versions présentées en bidons, être employés comme additifs à la plupart des peintures, sauf cellulosiques. Leur usage est même recommandé sur le bois qu’ils protègent et durcissent efficacement.
Les transformateurs
Ces produits, constituée pour partie d’acide tannique, stoppent la rouille en la transformant en une couche protectrice stable organo-metallique étanche, littéralement soudée au métal sous-jacent. Très employé jusqu’à présent pour la grosse ferronnerie, l’outillage, etc., ils étaient difficilement utilisables en carrosserie, ou sur tout support demandant une finition soignée – en raison de la gangue relief extrêmement dure qu’ils produisent généralement -, jusqu’à l’apparition récente de transformateurs « ponçables », déjà plus lisses, et d’un usage moins restreint. Recouvrables par la plupart des peintures, les transformateurs sont à appliquer directement sur la rouille, préalablement brossée pour supprimer toutes les parties friables et des anciennes traces de peinture. Mais attention, ils doivent être utilisés à une température ambiante supérieure à 15 °C, sans quoi ils perdent une part notable de leur efficacité.
Les produits préventifs ou protecteurs
Sans action curative, les produits préventifs doivent toujours être appliqués sur un métal sain, neuf ou décapé. Les protecteurs les plus anciens sont incontestablement l’huile et le bitume, mais ils souffrent d’un inconvénient majeur : ils ne peuvent être recouverts d’une couche décorative.
Les miniums
Les miniums à base de métal lourd (le zinc remplace progressivement le plomb) apportent une protection durable et efficace. Le métal lourd constitue une barrière infranchissable contre l’humidité. Il faut différencier le minium gris du minium oranges (ou rouge vif). Le premier, plus efficace, s’appliquent aisément, même sur support mouillé, et se recouvre plus facilement, en raison de sa couleur, que le second.
Les sous-couches
Les sous-couches sont conçues pour apporter une protection au support avant la mise en peinture définitive. Mais elles jouent également un rôle de fixateur, en permettant à la peinture de mieux accrocher sur le métal. Certaines contiennent des composés actifs qui en font des produits fort utiles, notamment dans les cas à haut risque.
Les peintures antirouilles
Ces peintures de décoration contenant des principes actifs (parfois neutralisants) entrent dans la famille des protecteurs, et peuvent, dans de nombreux cas, se substituer au minium. Comme lui, elles supposent en principe une préparation soignée du support (bien que certaines soient applicables directement sur la rouille saine), et il est recommandé dans certains cas critiques de faire précéder leur application d’un produit plus puissant, surtout si la rouille a déjà fait son office.
Mais leur atout principal repose sur le fait qu’elles évitent la superposition de plusieurs couches de produits différents, et les mélanges hasardeux. Proposées dans une gamme de teintes aujourd’hui ainsi étendue, elles existent également sous forme de gel, d’un usage plus pratique, de laque, ou en version martelée. À noter également l’existence de noir ferronnerie antirouille, d’aluminium chauffage…
Les additifs
Les additifs antirouille sont en réalité des produits neutralisants ou inhibiteurs fournis en bidons, qui confèrent des vertus traitantes à la plupart des peintures classiques. Ils s’utilisent exactement comme un diluant, mais ne s’appliquent pas aux peintures gélifiées ou thyxotropées (liquéfiables).
Leur avantage particulier résulte de l’étendue relative des palettes de couleurs proposées par les fabricants de peintures antirouilles. Il est possible de choisir la teinte voulue avec un additif. De plus, ils permettent de peindre dans la même teinte des objets composites, en bois et métal par exemple, alors qu’il serait peu rentable de les décorer entièrement avec une peinture antirouille.
Les produits isolants
Les peintures et vernis sans composé actif antirouille ont, eux aussi, des vertus protectrices, mais il faut cependant apporter des restrictions sérieuses. En effet, les films étanches maintiennent un certain taux d’humidité à la surface du métal, qui risque donc de s’oxyder rapidement.
Mais nombre de ses peintures ou vernis sont du type microporeux, ce qui signifie qu’ils laissent respirer le support, sans permettre le passage de l’humidité extérieure. Ils sont donc utilisables sur tout métal déjà protégé, ou sur du métal sain et sec, dans les zones ou les locaux à faible taux d’humidité. Il existe aussi des vernis spéciaux pour métaux.
A des niveaux divers selon la nature et l’action du produit, la préparation du métal oxydé est toujours nécessaire. Elle va d’un simple brossage visant à supprimer la rouille friable, pour les produits curatifs, à la mise à nu complète pour les produits protecteurs.
Les associations
Même si certains produits curatifs peuvent être recouverts directement par une couche de finition (ce qui n’est pas le cas des destructeurs), il est toujours plus prudent de les combiner avec un produit protecteur, ou éventuellement isolant, qui diminuera sensiblement les risques d’une nouvelle attaque sur la zone affaiblie.