Depuis la crise de l’énergie, la bonne isolation des maisons est devenue le problème d’urgence, problème que les fabricants ont essayé de résoudre au profit du particulier un tant soit peu bricoleur, en lui proposant des produits faciles à mettre en œuvre et d’un prix assez raisonnable.
Le gouvernement de son côté, pour inciter le particulier à utiliser moins d’énergie, lui propose des déductions de certaines sommes de sa déclaration de revenus consacrées à l’isolation ainsi que quelques subventions …<
Mise en œuvre et installation de l’isolation
Il y a quatre points vulnérables dans une maison par lesquels s’échappe la chaleur et entre le froid : le toit et les combles, les murs et les cloisons, les fenêtres et les huisseries, enfin les tuyauteries de l’eau chaude et du chauffage central.
Nous allons passer en revue ces quatre secteurs et voir quelles sont les solutions qui peuvent être apportées.
Comment se transmet la chaleur ?
La chaleur peut se transmettre par conduction : si vous manipulez des bûches enflammées avec des pincettes, elles transmettront leur chaleur au métal de ces dernières.
La chaleur se transmet aussi par convection. Au contact d’un radiateur par exemple, l’air chaud monte. En se réchauffant, la température des molécules de l’air augmente, leur mouvement aussi, leur nombre diminue, l’air devient plus léger et monte. Les molécules d’air chaud rencontrent la surface froide du plafond, lui cèdent de la chaleur, et redeviennent plus froides, plus lourdes et redescendent. Ce circuit air-chaud air-froid est constant dans une pièce chauffée.
La chaleur se transmet aussi par rayonnement. Tout objet chaud dépense son énergie en émettant de la chaleur par des ondes.
L’isolation des toits
La sous-toiture d’un comble habité L’isolant le plus courant à mettre en oeuvre est le feutre de laine de verre. Les épaisseurs courantes sont de 60 mm à 75 mm, ce qui est très suffisant pour nos climats. Dans des zones très froides on peut choisir une épaisseur plus importante, entre 12 et 15 cm. Les largeurs courantes sont calculées en fonction des écartements de chevrons les plus classiques : 0,35 m, 0,45 m, 0,60 m.
La mise en place:
Pour travailler mettez des gants et des lunettes de protection, les fibres de laine de verre peuvent donner des démangeaisons, car elles entrent facilement
Si vous avez choisi un feutre de 7 cm et que les chevrons de votre toiture ne font que 7 cm, étant donné qu’il faudra 3 cm d’espace entre la toiture et l’isolant, vous allez devoir clouer des tasseaux sur les chevrons pour obtenir une plus grande hauteur. Pour ne pas avoir à trop dépenser en achetant des tasseaux de large section, vous pouvez visser sur les chevrons tous les 30 cm des cales sur lesquelles vous vissez les tasseaux (24 + 300 mm en général).
Conseil : évitez de clouer sur une charpente, vous risqueriez de l’ébranler et de déplacer vos tuiles.
Vous utiliserez une perceuse avec une mèche de 4 mm pour forer les trous dans les cales et les tasseaux et une mèche à bois de 3 mm pour amorcer les trous dans les chevrons. Pour visser, si vous avez une perceuse équipée d’un variateur électronique de vitesse, adaptez un embout tournevis à votre perceuse correspondant à la fente de vos vis.
Si vous n’en avez pas, faites l’achat d’un tournevis électrique sur lequel vous ne devrez pas appuyer pour visser. Vous économiserez ainsi beaucoup de votre énergie.
Commencez par secouer le feutre de laine de verre (ou de roche) de façon à lui rendre l’épaisseur qu’il aura perdue lorsqu’il est emballé.
Laissez donc, comme prévu, ces 3 cm entre le toit et l’isolant. Munissez-vous d’une bonne agrafeuse et d’une très grosse boîte d’agrafes. Pour ne pas avoir toujours à chercher l’agrafeuse, attachez-la avec une longue ficelle à votre ceinture ou à l’échelle.
Montez sur une bonne échelle en tenant l’extrémité d’un rouleau de feutre, le côté pare-vapeur vers vous. La pose se fait de haut en bas. Placez l’échelle dans un angle du grenier et travaillez à partir de la panne faîtière, sur laquelle vous agrafez l’extrémité du feutre et les languettes de part et d’autre sur les chevrons tous les 4 à 5 cm. Ne faites pas de pli et tendez bien.
Si vous déchirez le pare-vapeur, ayez soin de le reboucher avec un bon papier adhésif.
Agrafez ainsi jusqu’à la fin du toit en bourrant bien à l’endroit où s’arrête celui-ci. Si votre toit repose sur un petit muret vertical (pied droit), bourrez bien l’angle formé par celui-ci et le toit et continuez en isolant le pied droit jusqu’au sol.
Mais attention, si votre toiture est en bardeaux bitumés ou en zinc, ne bouchez pas les orifices de ventilations qui se trouvent en débord du toit. L’air doit pouvoir circuler entre le toit et l’isolant.
Arrivé au sol, découpez le feutre avec des ciseaux. Puis passez à la deuxième bande à poser. Vous pouvez fort bien agrafer la languette de la deuxième bande sur celles de la première. Procédez de la même façon que pour la première et ceci jusqu’à la fin.
Pour cacher cet isolant peu esthétique puisqu’il s’agit d’un comble habité, vous devez poser par-dessus, en les vissant sur les chevrons à joints vifs, soit des panneaux de placoplâtre, soit des panneaux de particules. Faites disparaitre les joints en utilisant des bandes de calicot de nylon extrêmement fines que vous placerez à cheval sur le joint et que vous enduirez. Après séchage, poncez, puis peignez. Vous pouvez aussi recouvrir ces plaques de tissus ou encore poser de la frisette directement après la laine de verre.
Autre solution
Si vos chevrons sont très irréguliers, ce qui arrive souvent dans les maisons anciennes, vous pouvez utiliser comme isolant des panneaux en laine de verre semi-rigides revêtus d’un pare-vapeur en aluminium qui mesurent 1,50 m + 0,60 m. Ils sont fixés aux chevrons par des pattes de fixation en métal.
Ces panneaux sont fixés horizontalement en commençant par le bas. Veillez à bien poser une bande adhésive en aluminium sur les joints entre les panneaux, de façon à ce que l’isolation soit parfaite et continue. Calfeutrez les raccords entre les panneaux isolants et les pannes en bourrant de chutes de laine de verre tous les interstices et en colmatant avec une bande adhésive.
Pour isoler un comble perdu
Vous l’isolerez au niveau du plancher. Commencez par vérifier le bon état de la charpente et du toit. Il vaut mieux faire les réparations avant qu’après avoir isolé. Bouchez tous les vides qui se trouvent autour des tuyaux, des fils électriques, à l’aide de mortier.
Si le comble perdu a un plancher, il suffit de dérouler des rouleaux de feutre de laine de verre avec papier kraft bitumé servant de pare-vapeur, en plaçant celui-ci contre le sol. Ils sont généralement de 120 cm de large et de 7, 9, 11 et 13 cm d’épaisseur. Commencez pas secouer le feutre pour qu’il reprenne son épaisseur puis déroulez-le dans le sens de la longueur ou de la largeur du comble en serrant bien le deuxième lé contre le premier. Le feutre se découpe sans problème avec des ciseaux.
Si vous avez décidé de mettre deux couches d’isolant, placez d’abord la première pare-vapeur en dessous, la seconde sans pare-vapeur.
Conseil :
A 10 cm tout autour d’un conduit de cheminée, il faut dégager le feutre de son papier kraft de façon à éviter tout risque d’incendie. La laine de verre est incombustible, vous pouvez fort bien /a placer contre le conduit. Pour renforcer l’isolation, vous pouvez placer une seconde couche de laine de verre par-dessus la première mais perpendiculairement à cette dernière.
Pour un comble perdu dont le plancher est à solives.
Vous avez la possibilité soit de placer entre les solives de la laine de verre en déroulant celle-ci perpendiculairement aux solives et en déplaçant le pare-vapeur côté sol. Faites-le remonter verticalement sur les murs périphériques de très faible hauteur et recouvrez le mur intérieur (refend) s’il y en a un.
Vous pouvez également verser sur le sol du comble perdu une couche d’isolant en poudre ou en granulé du type vermiculite. Mais vous devez être absolument sûr de ne pas avoir à utiliser un jour ce comble. La couche que vous devez obtenir sera de 4 à 6 cm d’épaisseur.
L’isolation des murs
Il n’y a pas que par le toit et les combles que s’envole la chaleur et entre le froid. Les murs sont également une source de déperdition de chaleur, surtout certains murs exposés au nord et aux vents.
Vous avez deux solutions pour isoler un mur, que ce soit d’ailleurs un mur ancien épais mais peu isolant ou un mur récent mais construit avant les dispositions concernant les normes que doivent observer les constructeurs : l’isolation par l’intérieur et l’isolation par l’extérieur.
Pour un particulier il est plus simple d’isoler par l’intérieur, même si cette isolation réduit un peu l’espace des pièces et entraîne pas mal de dérangement.
L’isolation par l’intérieur
Vous pouvez utiliser naturellement du feutre de laine de verre dont nous venons de parler en le fixant sur les tasseaux, eux-mêmes fixés sur votre mur, le tout recouvert d’un revêtement en plâtre, en bois, etc. Mais il existe des panneaux rigides ou semi-rigides qui sont plus faciles à manipuler et qui nécessitent moins de préparation. Ce sont des panneaux de polystyrène à feuillure ou des panneaux de laine de verre. Ces panneaux doivent être recouverts d’une contre-cloison en plâtre (placoplâtre) ou en bois.
Il existe également des panneaux composites : plâtre-polystyrène expansé (les moins chers) plâtre-laine de verre, plâtre-polyuréthane qui se posent soit par collage sur le mur, soit par vissage sur tasseaux et qui dispensent de poser une contre-cloison puis¬qu’elle est comprise dans le panneau lui-même.
Si votre mur est très humide, il est bon de laisser une lame d’air de 4 cm environ pour que l’air puisse circuler. Vous devez alors poser les panneaux sur des tasseaux fixés au mur.
Comment poser un panneau composite ?
Après avoir pris les dimensions des murs à isoler, posez un panneau composite sur des tréteaux, côté plâtre vers vous, et découpez selon les mesures prises. Placez au sol un tasseau de 1 cm de hauteur et positionnez à blanc le panneau.
Indiquez la place de toute canalisation, prise de courant, etc.
Reposez le panneau sur les tréteaux et découpez, soit à la perceuse puis à la scie sauteuse, soit à la scie égoïne selon le tracé. Préparez la colle et dis¬posez tous les 25 cm des plots de colle de 5 cm de diamètre et de 2 à 3 cm d’épaisseur.
Dressez le panneau contre le mur — il est préférable de vous faire aider — appliquez fort et avec une longue règle en bois, tapotez la surface du panneau. Faites naturellement ce travail avec un fil à plomb pour être sûr de la bonne verticalité de la pose. Continuez ainsi la pose jusqu’au dernier panneau.
Les bords de ces panneaux sont légèrement biseautés. Lorsque la pose sera terminée, vous n’aurez plus qu’à boucher les joints biseautés à l’enduit sur lequel vous poserez un calicot. Passez encore une couche d’enduit. Laissez sécher et poncer. Votre mur est prêt à être peint.
Si votre mur est très irrégulier, ou très humide, il vaut mieux poser les panneaux sur des tasseaux fixés aux murs et posés alternativement à 5 et à 15 cm du plafond, ceci pour permettre à l’air de circuler. Percez ensuite à la perceuse munie d’une mèche de 8 mm des trous correspondant à l’emplacement des tas¬seaux, environ cinq par côté de panneau. Vissez ensuite sur les tasseaux en travaillant toujours avec un fil à plomb.
L’isolation par l’extérieur
N’isolez pas par l’extérieur s’il s’agit d’une maison non chauffée dans laquelle vous passez vos week-ends. En effet, vous passerez votre temps, lorsque vous y serez, à chauffer les murs et lorsqu’ils seront chauds ce sera la fin du week-end.
Cette isolation par l’extérieur consiste en plaques d’isolant, généralement du polystyrène, que l’on colle avec du ciment-colle ou des mastics acryliques. Par-dessus on applique un filet de fibre de verre noyé dans un enduit et l’on crépit pour terminer avec un crépi plastique à charge minérale.
Sur une construction neuve, on peut traiter directement sur le matériau, sans qu’il soit enduit, le polystyrène vient se coller sans intermédiaire. Sur des murs anciens, peints ou poudreux, il est préférable de donner d’abord une couche d’un fixateur de fond. On peut également prévoir des cornières en aluminium galvanisé pour les angles, les points de départ horizontaux, les encadrements de fenêtres. Les plaques de polystyrène sont placées à joints décalés. Après séchage, on passe le premier enduit avec une spatule, en y incorporant l’armature de fibre de verre que l’on noie avec une couche supplémentaire. Après un séchage de quelques heures on termine avec la couche de finition d’enduit plastique auquel on donne le relief souhaité.
Protégez vos tuyaux
Jusqu’ici on protégeait les tuyauteries exposées aux intempéries contre le gel, mais actuellement, il devient important d’isoler les tuyauteries de chauffage central ou d’eau chaude sanitaire qui souvent traversent un garage, un sous-sol ou des corridors non chauffés.
Isolez les tuyauteries par un manchon en caoutchouc synthétique ou en laine de verre maintenu par des colliers ou une languette auto-adhésive, ou encore de la laine de verre qu’on enroule.
Les isolants pour tuyauteries se présentent sous diverses formes :
Tout d’abord en bandes de laine de verre vendues en rouleaux de 60 m. Ensuite en bandes constituées d’un film plastique aluminisé et d’une mousse alvéolaire souple de 9 cm de large, vendues en rouleaux de 30 m. Il suffit d’enrouler la bande, face mousse côté canalisation, en prévoyant un recouvrement de 2 cm par bande l’une sur l’autre que l’on fixe ensuite avec un ruban adhésif.
Une autre formule est celle des manchons souples en caoutchouc synthétique vulcanisé à cellules fermées de 9 mm d’épaisseur.
Fendus sur leur longueur, ils se placent aisément et sont fabriqués en de nombreux diamètres. Il existe également des coquilles en laine de verre cylindriques liées par une résine synthétique et gainées d’un kraft aluminium collé.
Elles se ferment par des colliers ou comportent une languette sur toute leur longueur qui permet de les refermer sur le tuyau.