Dans un jardin moderne, il n’est pas nécessaire d’employer toutes les plantes annuelles; mais elles restent indispensables pour orner (de façon à la fois éclatante et durable) certains endroits, comme la porte d’entrée, les terrasses, les cours, les patios et, évidemment, tous les vases et les jardinières.
Le semis
Seules les espèces très vigoureuses peuvent être plantées directement en pleine terre.
Le semis dépend de la taille de la graine. Généralement, on enfouit la semence sous une épaisseur de terre égale à cinq fois le diamètre de chaque graine. On plante de nombreuses graines, et on éclaircit seulement, en arrachant les plants excédentaires, lors de la levée, ou germination apparente.
Dans le cas des graines très fines, le semis se fait à la volée et est suivi d’un léger ratissage qui remue la surface, enterre la semence ou la répartit plus régulièrement. Les graines les plus grosses sont du type haricot ou pois chiche (haricot d’Espagne, capucine).
On peut également creuser une petite cuvette, appelée parfois poquet, dans laquelle on dépose deux ou trois graines. Les graines de taille intermédiaire (lentille, ou gros sel) sont semées à 2 cm de profondeur environ. Il faut égaliser la surface de la terre, répartir les grains à la volée et recouvrir le tout de 2 à 4 cm de terre très fine que l’on aplatit avec une planchette.
Ce nivellement diminue jusqu’à la germination les effets du ravinement. Au moment de la germination, les plantules elles-mêmes sont suffisamment accrochées pour fixer la surface de la terre.
Quelques recommandations pour les semis en place
Il faut avoir un endroit pour stocker les bacs, les pots et les jardinières pendant que les semences germent et grandissent; les plantules ne sont en effet pas très décoratives.
L’inconvénient de ce procédé, est qu’on perd tout le printemps. Dans le cas d’une zone très visible du jardin, la porte d’entrée par exemple, c’est évidemment très ennuyeux : Pour préparer les floraisons d’été, il vaut mieux planter, semer en pépinière, puis repiquer. Les annuelles qui peuvent être semées directement en place acceptent facilement le semis en pépinière et le repiquage en place.
Le semis en place dans les plate-bandes mixtes
Il faut toujours placer les annuelles parmi d’autres plantes. Il peut y avoir avec les plantes vivaces des échecs ou des disparitions précoces. On se trouve alors devant une zone de terre nue, entourée de petits arbustes ou d’autres vivaces. Il faut alors semer en place, en ménageant tout autour de cette zone un espace vide, large de 18 cm environ.
Le semis en place sur les terrasses
Ce genre de semis n’est intéressant que sur les grandes terrasses, où l’on peut placer les récipients dans un endroit abrité, au pied d’un mur ensoleillé par exemple. Dans les autres cas, on risque de bloquer avec les semis toute la surface; si l’endroit est froid, ou exposé aux vents, l’ensemble des semis peut être détruit.
L’entretien des semis de mars
Après le semis, on arrose modérément. Si le climat est encore froid, on peut recouvrir la terre d’un film plastique pendant deux semaines. Il faut utiliser un film transparent, pour repérer plus aisément les levées précoces. Si plus tard la surface de la terre est un peu sèche, il faut arroser doucement, de très bonne heure.
Les sédums
Les sédums sont une famille de plantes très intéressante. Ils poussent partout : dans les sols gras, dans les sables, dans la terre de jardin ou dans les anfractuosités des vieux murs.
Leurs feuilles ressemblent à celles des plantes grasses. La partie aérienne est annuelle, mais la souche est vivace. A chaque printemps, la plante se développe davantage.
Il existe de nombreuses variétés de sédums. Les floraisons s’échelonnent, selon les espèces, de mai à septembre, et les plantes peuvent atteindre de 5 à 40 cm. Certaines variétés préfèrent une ombre légère, ainsi qu’une relative humidité.
Les sédums forment de très beaux tapis dans les rocailles sèches. Sedum acris, lui, croît à l’état sauvage sur les murs de pierres sèches.
Les variétés qui atteignent 30 ou 40 cm (Sedum spectabile, Sedum telephium Munstead Dark Red) peuvent être placées dans les bordures mixtes.
Les chrysanthèmes vivaces
Ils sont également plantés au mois de février. On ne doit pas confondre les variétés rustiques, qui résistent très bien au froid, avec les variétés de fleuriste, qu’on élève pour les bouquets.
Les chrysanthèmes des jardins ont des formes très variées : ce sont tantôt de simples marguerites (rubellum), tantôt des pompons grands ou petits, tantôt des coussins bas. Ils craignent tous l’humidité stagnante : à l’époque du gel, leurs racines risquent d’être prises dans un carcan mortel. Il leur faut une terre meuble et profonde (60 cm environ).
LES MAGNOLIAS
Les magnolias à feuilles persistantes
Les magnolias à feuilles persistantes poussent au sud de la Loire et dans l’Ouest. Ils sont malheureusement plantés sans aucun discernement. Ce sont les variétés qui s’écartent de l’arbre type qui sont les plus intéressantes.
Le magnolia de Nantes à fleurs doubles
C’est le Magnolia grandiflora nanetensis florepleno. Sa taille est assez réduite, 4 à 8 m au maximum. Ses feuilles sont sombres et arrondies, son port très compact et ses fleurs immenses et doubles.
On peut le tailler en dôme très arrondi et le planter ainsi dans de petits jardins.
Magnolia grandiflora Gloriosa, ou magnolia glorieux
C’est la variété de magnolia la plus belle et la plus riche. Ses feuilles sont très grandes, vert clair, ses fleurs imposantes. Mais il a malheureusement tendance à se déformer, à former des vides et des creux.
De ce fait, la somptuosité des feuilles est assez mal mise en valeur. Il est donc nécessaire de l’élaguer en hiver, pour lui donner un port classique, en forme de dôme allongé.
Le magnolia Exionensis, ou magnolia Pyramidal
Formant à la base un cône assez large, il est très solennel et convient bien aux cours, aux avenues, aux jardins dessinés et réguliers.
Ces trois variétés de magnolia que nous venons de passer en revue sont beaucoup plus intéressantes que Magnolia grandiflora ordinaire.
Magnolia grandiflora ordinaire et son palissage
Le magnolia ordinaire, s’il est moins beau, peut très bien garnir une façade ensoleillée si on le palisse convenablement contre le mur. Il faut le planter à 45 cm de la base du mur et orienter ses branches, comme dans le cas d’un arbre fruitier en espalier.
Le chêne vert ou “Quercus Ilex”
C’est un arbre assez sévère, mais facile à élever. Sa croissance est plus rapide qu’on ne le prétend généralement. Planté dans un sol normal, il se développe au même rythme que les autres arbres.
On peut le tailler très facilement, en faire à volonté un gros dôme arrondi, une colonne ou un pain de sucre. Plantés avec un écart assez faible (1,20 ni environ) les chênes verts forment un rideau.
Il s’agit ici d’une espèce très classique, qui peut être placée sans inconvénient près de vieilles demeures.
LA PLANTATION DES ARBUSTES A FEUILLAGE PERSISTANT
On livre toujours les arbustes à feuillage persistant en motte, non avec leurs racines nues. .Les arbustes à feuillage persistant comprennent les arbustes classiques (houx, lauriers et buis), les espèces de terre de bruyère (rhododendrons et azalées du Japon) et les conifères nains (genévriers de Pfitzer et sabines à feuilles de tamaris). Ces derniers sont plantés en mars.
Les buis sont très utiles et servent à peu près à tout. Leurs variétés naines bordent les plates-bandes; leurs variétés plus
Les houx et les buis
Les houx poussent dans les sous-bois et peuvent se mêler aux haies et aux massifs de rosiers.
grandes constituent des haies superbes. Taillés en gros bourrelets, ils forment devant les massifs d’arbustes un premier plan sans défaut ou donnent aux habitations qu’ils entourent une sorte de soubassement.
Les épines-vinettes (Berberis) ont très souvent de magnifiques floraisons.
Les bambous (voir article le bambou)
Atteignant de 1,50 à 6 ni de hauteur, les bambous forment un rideau de végétation gracieux, frémissant et léger, dont le mouvement s’accorde parfaitement avec les lignes des bâtiments modernes.
Les variétés méridionales
Les arbustes à feuillage persistant sont essentiellement l’apanage du Sud. Les lauriers et les lauriers-tins poussent également dans l’Ouest, ainsi que le romarin et les cistes s’ils sont bien abrités. Le genêt d’Espagne, très résistant, supporte les températures les plus rigoureuses. Mais les lentisques et les myrthes ne poussent que dans le Midi.
Cotonéasters et pyracanthas
Ils sont innombrables, et souvent assez laids. Les plus beaux sont les cotonéasters nains, en boule ou prostrés, ainsi que C. sali-ci folio, qui est très réussi quand il est palissé. Ces arbustes peuvent former des haies très décoratives. Le pyracantha, ou buisson ardent, est également intéressant. P. moretti est une variété très rustique. Les autres pyracanthas poussent généralement au Sud de la Loire.