Les semis du gazon exige un travail qui commence les deux dernières semaines de mars, par le labour du sol et terreautage de la surface avant le semis.
Il faut attendre ici les deux dernières semaines de mars. Dans les régions de France assez froides, comme le Nord, l’Est ou le Massif central, on doit même patienter jusqu’au 10 avril. Cela dépend évidemment du temps et de la précocité du printemps. Certains mois de mars sont doux, d’autres encore froids. Mais, si le froid se prolonge, il convient de ne pas s’inquiéter : bien protégées, les graines attendent pour lever des jours meilleurs.
La préparation du sol en profondeur
Elle doit être faite très soigneusement. Il faut travailler la terre jusqu’à 30 cm de profondeur. La terre elle-même doit être fine et légère. Si le sol est argileux, lourd et compact, il faut l’alléger avec du sable; s’il est trop pierreux, il faut enlever les pierres (voir mois de janvier).
La préparation chimique du sol
Bien que le sol de la pelouse n’ait pas besoin d’être très riche, une fumure s’impose cependant. On peut utiliser un engrais de fond, en tenant compte des dosages indiqués sur le mode d’emploi, ou un fumier en poudre.
Sur les 25 cm de terre remuée, 5 cm de fumier en poudre bien brassé suffisent amplement. Si on emploie du fumier véritable, il faut environ 10 cm. Ce fumier doit être au minimum vieux de deux ans (voir mois de janvier).
Les travaux préliminaires
Il faut d’abord enlever les vieilles mottes d’herbe, puis labourer dans les deux sens et herser pour enfouir les fumures et les amendements par le brassage de la terre. Pour toutes ces opérations, on doit bien sûr tenir compte de la nature du sol.
Sur un sol léger et sableux, un labour et un hersage suffisent en terrefort (glaise), on doit labourer deux fois dans les deux sens, herser cinq à six fois et régler les niveaux.
Dernière opération : on dépose à la sur¬face du sol 5 cm de terreau fin (ou un volume) mélangé à un volume de terre naturelle, sèche et tamisée. C’est cette couche préparée qui doit recevoir la semence (voir mois de janvier).
La semence
Après avoir choisi la semence qui convient (voir la sélection du lexique, faite selon les différents climats et les différents terrains), il faut adopter un taux de semence déterminé. Le taux adopté en France, 2 à 3 kilos à l’are, est trop faible. C’est pourquoi les pelouses sont souvent peu fournies. En Angleterre, par contre, où, cependant, les conditions sont très bonnes (pluies douces, fréquentes, réparties avec une grande égalité, sol léger, climat constamment tempéré) on sème généralement 7 kilos à l’are; la semence est soigneusement sélectionnée et préparée.
On comprend qu’en France les résultats soient si décevants : nous n’avons pas les conditions climatiques favorables des Anglais, excepté le long de la Manche, dans le nord du Bassin parisien ou dans les montagne humides. Mais il faut également ajouter que nous semons trop souvent n’importe comment…
Dans les régions fraîches, comme l’Est, les vallées froides et tout le nord de la Loire, on sème de préférence 7 kg à l’are. Au sud de la Loire, dans le couloir rhodanien, en Aquitaine, en Provence, dans le Languedoc, on sème seulement 5 kg. Des chaleurs trop précoces peuvent en effet provoquer des échauffements de la semence.
Le semis
On le fait à la volée, en répartissant les graines le plus régulièrement possible. C’est là l’affaire d’un professionnel. Il existe aussi des semoirs mécaniques. On peut également diviser la pelouse en zone de 4 m2, partager la semence selon le nombre de zones, semer et ratisser dans les deux sens. Dans ce cas, il faut avoir un stock de semence égal au huitième de la quantité semée, pour pouvoir garnir les zones de terre nue, quasi inévitables.
La levée des graines
Elle dépend avant tout du temps. Si le temps est froid, la levée est lente; s’il est chaud, elle est également lente. Un temps chaud et humide, par contre, favorise une levée très rapide. Ce sont là bien sûr des extrêmes. D’une façon générale, la semence lève au bout de dix ou vingt jours.
Les oiseaux
Ils constituent malheureusement un réel danger. Les passereaux picorent les graines, et il faut les éloigner. Les merles et les moineaux dévorent tout et prennent volontiers des bains de poussière dans le terreau.
Pour les écarter, on installe des épouvantails ou des lames de métal scintillantes; les bruits insolites provoqués par des tubes de bambou ou de métal, des harpes éoliennes faites de clochettes, de disques de métal ou de plastique constituent également des protections très efficaces. Seuls les groupes d’oiseaux très importants commettent de gros dégâts.
On mesure ici l’importance du taux. S’il est trop faible, le moindre dégât devient irréparable.